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Dimitri Payet : «Je suis scandalisé»
Le milieu de terrain olympien explique sa sortie de terrain dimanche soir après le match nul contre Lyon. Il est très remonté par la campagne menée contre lui.
Depuis mardi matin, Dimitri Payet est au centre d’une polémique sur des propos tenus à sa sortie du terrain, dimanche soir. «Arrêtons vite, s’il vous plaît, toute comparaison entre les événements du stade Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux et mes propos dimanche soir au Stade Vélodrome. Il y a un amalgame scandaleux et infondé.
«Depuis deux jours, je suis jugé pour des faits que l’on ne peut me reprocher. C’est insupportable. Comment pourrait-on me reprocher des propos déplacés envers les arbitres alors qu’ils étaient encore sur la pelouse au moment où je m’exprime. Mes paroles ne leur étaient pas destinées. Les caméras ont envahi les coulisses du championnat et nous traquent dans notre intimité. Même si ce n’était pas élégant, il n’y avait rien de plus que de la frustration. Ces images utilisées pour déstabiliser le club et moi arrivent à point nommé pour créer une polémique qui détourne l’attention du vrai problème : on nous a privés d’un but valable. Il peut peser lourd dans le décompte final.»
- Dans quel état d’esprit êtes-vous après le coup de sifflet final ?
«Dans l’état d’un joueur professionnel qui n’a pas pu remporter un match d’une très grande importance. Quand on finit sur un nul après avoir dominé d’un bout à l’autre la rencontre, quand un but vous a été injustement refusé, quand on sort surtout d’une rencontre d’une telle intensité, il y a de la déception, une grande déception. Il y a aussi une tension nerveuse extrême. Soudain, on extériorise une concentration maximale de 90 minutes. Ça peut être violent. Toute personne qui a joué au football le sait parfaitement. J’aurais dû surveiller mon langage. Ça, vous pouvez me le reprocher. Mais, je le répète, en aucun cas, il n’y a une quelconque insulte envers le corps arbitral ou un officiel d’ailleurs.»
- Comment s’est passée la suite, le retour au vestiaire ?
«Comme tous les matches où le résultat n’est pas à la hauteur de l’attente du coach, des joueurs, des supporters. On est fermé, on crie à l’injustice. Chacun exprime à sa manière sa déception. Dimanche, j’ai eu besoin de la hurler, à un endroit où aucune caméra n’aurait dû se trouver. On a perdu deux points, j’ai quand même le droit d’exprimer ma déception, non ? Au bout du compte, on me fait un procès.»
- Depuis hier, vous le vivez comment ?
«Mal, très mal. C’est une nouvelle injustice après le scénario de dimanche. Beaucoup de gens se permettent de faire du buzz sur les images captées à mon insu, mais comme on doit admettre qu’un arbitre n’est pas infaillible, on peut comprendre qu’un joueur se sente frustré compte tenu des enjeux d’une telle rencontre.»
-Lisez-vous ce qui se dit depuis ?
«Aujourd’hui, des gens réclament une convocation. Stop ! Ça suffit. Où va-t-on ? Il est hors de question qu’un environnement médiatique essaie de fausser la fin du championnat. L’OM compte sur moi pour les dernières rencontres. Et je compte bien répondre présent.
«Ces manœuvres pour nous affaiblir sont encore plus grossières que mes propos. La vraie question est de savoir à qui profite ce lynchage médiatique ?»