Marseille se rassure avant Reims Publié le 09.08.2012 à 23:46 par Johann Alessandroni • 0 réaction
Après un match nul un partout en Turquie, l’Olympique de Marseille tenait à se rassurer pour effacer une prestation solide mais peu convaincante. Réalistes devant le but, André Ayew, André-Pierre Gignac et ses coéquipiers ont fait le nécessaire pour se rendre le match facile. L’OM a pris la mesure de Eskisehirspor en inscrivant trois buts sans en encaisser, de quoi préparer au mieux le match face au Stade de Reims pour la première journée de Ligue 1.
Pour ce match retour à Fos-sur-Mer, Elie Baup a choisi de reconduire le même onze de départ qu’au match aller : Mandanda - Fanni, Nkoulou, Mbia, Morel – Kabore, Cheyrou – Amalfitano, Valbuena, A. Ayew – Gignac. Si l’équipe ne change pas et malgré un ballotage favorable après le but marqué en Turquie, l’entraîneur olympien attend une prestation convaincante et un contenu bien plus intéressant qu’au match aller. Du côté d’Ersun Yanal, l’entraîneur d’Eskisehirspor, un seul changement est à noter avec la titularisation de Guven à la place de Malecki. Dans un stade Parsemain bien moins chaud que l’antre du club turc, César Azpilicueta a fait son retour dans le groupe, sur le banc de touche, avant de probablement s’envoler vers Chelsea. José Anigo a, de son côté, confirmé le départ d’Alou Diarra vers West Ham pour 2,5 millions d’euros. André-Pierre Gignac
L’équilibre parfait d’André-Pierre Gignac sur sa reprise de volée a permis à l’OM de se mettre à l’abri. (OM.net) Du réalisme et des intentions
Malgré un corner pour Eskisehirspor en début de match, l’Olympique de Marseille prend le contrôle du match et combine pour marquer rapidement. Sur coup-franc, l’OM a l’occasion de mettre en oeuvre une combinaison travaillée à l’entraînement. Benoît Cheyrou joue en retrait pour Morgan Amalfitano qui frappe, le ballon est repoussé par Boffin, mais André Ayew surgit pour ouvrir le score. Techniquement, les joueurs marseillais sont plus précis, les mouvements se font plus naturellement et les dédoublements sont plus tranchants et naturels. Du coup, les Olympiens sont dominateurs et rappellent la classe d’écart qu’il y a théoriquement entre eux et le club turc. L’intensité dans les duels est plus marquée, les joueurs sont agressifs, pressent plus haut. Toutefois, cette base reste fragile. Un coup-franc de Diego Angelo oblige Mandanda à une belle parade. Eskisehirspor reprend petit à petit le contrôle du milieu de terrain.
Lorsque Marseille recule, les habiles milieux de terrain adverses commencent à trouver de l’espace et des possibilités, notamment sur le côté gauche de la défense phocéenne. L’OM fait le dos rond et ne concède pas d’occasion, les coups de pied arrêtés restent un danger permanent, mais Dédé est moins inspiré qu’au match aller. Marseille profite de quelques contres pour reprendre confiance et se positionner plus haut. Les milieux offensifs font les efforts défensivement. Après une combinaison côté gauche, Valbuena, toujours aussi libre sur le terrain, centre à l’aveugle dans la surface. Gignac réalise une superbe reprise de volée, l’équilibre est parfait et le club olympien double la mise. Réaliste devant le but et dominateur dans le jeu, Marseille mène logiquement à la mi-temps et montre des intentions plus offensives qu’à l’aller. André Ayew
André Ayew a livré une très bonne prestation avec deux buts à la clé. (OM.net) Efficace et sûr de sa force
Dès la reprise, Eskisehirspor change ses plans. Tello et Malecki remplacent Zengin et Guven pour tenter de combler le retard de deux buts. Une tête de Ayew sur un centre de Morel passe à côté et donne le ton. L’équipe turque est peu inspirée dans le jeu et s’en remet à des coups-francs où Nuhiu tente d’imposer son mètre 97. Le rythme du match baisse et l’OM se relâche un peu. Les transmissions se font moins précises et le contrôle du match n’est plus assuré. Au milieu de terrain, les interventions sont en retard, le marquage laisse parfois à désirer. Du coup, l’OM fait bloc et évite les situations dangereuses en attendant de trouver un second souffle. Il arrive à l’heure de jeu et une frappe puissante de Fanni repoussée sur le poteau. Amalfitano récupère et centre pour A.Ayew qui conclut de la tête.
Marseille évite une mauvaise surprise grâce à ce troisième but et se rassure un peu après le coup de fatigue pendant une vingtaine de minutes. Eskisehirspor abandonne. Les courses se font plus facilement pour les joueurs marseillais. Baup peut à présent penser au match face à Reims, Jordan Ayew prend la place Mathieu Valbuena et Abdullah remplace Gignac. L’expulsion de Benoît Cheyrou ne change pas grand-chose à la fin de match. Mbia préfère sortir, Azpilicueta débute sa saison et Fanni passe dans l’axe pour ce qui sera la défense marseillaise contre Reims. L’équilibre du bloc-équipe reste fragile, le milieu de terrain a encore trop tendance à avoir des passages à vide au niveau du replacement défensif et du pressing. Toutefois, les joueurs forment une véritable structure, vraie marque de fabrique de Baup, qui a enfin permis de bien passer ce temps faible. Offensivement, les automatismes se forment et les combinaisons sont de plus en plus fluides. Idéal pour se rassurer, ce match devrait donner de la confiance à l’équipe avant le déplacement à Reims dimanche. Si tout n’est évidemment pas parfait, les joueurs ont passé un nouveau cap dans l’assimilation du projet d’Elie Baup.
Olympique de MarseilleLes notes du match : Steve Mandanda – 6 :
Impeccable sur ses sorties aériennes et sur ses relances, il a été décisif en repoussant le coup-franc de Diego Angelo. Plus tranquille par la suite, il n’a pas été inquiété. Enfin un match sans prendre de but pour l’OM, de quoi faire plaisir au capitaine. Rod Fanni – 7.5 :
Excellent en début de match, aux antipodes de sa prestation au match aller. Offensivement, il s’est montré très présent et a bien combiné avec Amalfitano, Valbuena et Gignac. Dommage parfois qu’il soit un peu trop timide et n’aille pas au bout de ses actions. Défensivement, il n’a pas été inquiété une seule fois et a remporté tous ses duels. Sur le troisième but marseillais, sa frappe sur le poteau a donné le ton. Un excellent match pour celui qui aura la lourde tâche de remplacer Azpilicueta. Nicolas Nkoulou – 6.5 :
Serenityman est toujours impeccable. On l’a vu plus souvent au duel avec Nuhiu qu’il a neutralisé avec intelligence en le poussant à commettre des erreurs. Des interceptions rassurantes, un placement impeccable, Nkoulou est déjà à son niveau de la saison dernière. Stéphane Mbia – 6 :
Plus serein qu’à l’aller, il n’a pas fait de vague et on ne l’a pas beaucoup vu, généralement un bon signe pour le défenseur camerounais. Décisif sur quelques interventions, il a été plus serein et plus concentré. Dans le jeu aérien, il s’est même permis de gagner quelques duels avec Nuhiu. Il a simulé quelques crampes pour sortir, remplacé par César Azpilicueta. Jérémy Morel – 6 :
C’est souvent la même chanson avec Morel. Il a réalisé un bon début de match et a souvent apporté des solutions intéressantes pour A.Ayew et Valbuena. Son replacement défensif laisse parfois à désirer, tout comme son placement. Sûr de lui dans les duels, il n’a pas souvent été pris de vitesse. Dans ses relances, il s’est appliqué et a joué simple, il était temps ! Dommage que certaines errances viennent encore ternir une prestation encourageante. Charles Kaboré – 5 :
Il commence petit à petit à prendre la mesure de son rôle au milieu de terrain. Techniquement plus facile dans les transmissions, il a favorisé un jeu vers l’avant plus rapide et efficace. Son rôle de relayeur semble bien lui convenir, mais il a toujours des difficultés à se replacer à la perte du ballon. Lorsque l’OM joue plus bas, on le sent un peu perdu, ne sachant pas vraiment s’il doit monter au pressing ou rester dans sa position. L’équilibre du milieu de terrain passe par lui, la gestion des temps faibles aussi. Il a des progrès à faire tactiquement pour avoir la carrure. Benoît Cheyrou – 4 :
Malgré un OM séduisant, Cheyrou reste en dedans. Toujours dans une position reculée pour lancer les offensives, il a été plus précis en première mi-temps et a délivré quelques passes remarquables. Toutefois, il a des périodes très compliquées qui posent des problèmes à la base défensive de l’équipe. À la récupération, cela reste bien en dessous de ce qu’on attend pour gagner la bataille du milieu. Son expulsion paraît sévère, mais elle symbolise une nervosité inhabituelle. Des inquiétudes sur la qualité de ses prestations peut-être… Morgan Amalfitano – 6 :
Sur courant alternatif, il est capable d’être transparent pendant une longue demi-heure puis de surgir pour être décisif. Finalement, c’est ce qu’on attend de lui même si son influence dans le jeu marseillais doit être plus poussée. La qualité de ses centres reste un atout, surtout que Rémy n’est pas encore là. Il semble toutefois plus à l’aise à ce poste assez libre, son entente avec Fanni sera intéressante au fil des matchs, à l’image de celle qu’il a pu avoir avec Azpilicueta. Mathieu Valbuena – 5.5 :
Très libre sur toute la largeur du terrain, il est toujours aussi décisif lorsqu’il penche sur le côté gauche à l’image de son centre décisif pour Gignac. Toujours indispensable pour fluidifier le jeu olympien, on attend bien plus en terme de construction. Comme il a su le faire parfois la saison dernière, Valbuena doit aspirer tous les ballons et ne pas se contenter de proposer des solutions dans les 30 derniers mètres comme il le fait trop souvent. Remplacé par Jordan Ayew à la 72e minute qui a montré des choses intéressantes. André Ayew – 7.5 :
On retrouve le teigneux et agressif milieu ghanéen qui a fait tant de bien à l’OM il y a plus d’un an maintenant. Il gagne enfin ses duels et tente moins la solution individuelle. Il porte moins le ballon, le collectif en est gagnant. Bien sûr, le fait d’avoir du mouvement autour de lui favorise cette fluidité dans le jeu. Décisif, il signe un doublé et sera, à n’en pas douter, un des patrons de cet OM version Baup. Plus libre, ce rôle lui convient bien. André-Pierre Gignac – 6 :
Très actif sur le front de l’attaque, sa première demi-heure a pourtant été très compliquée. Si les mouvements étaient bons, il s’est montré très maladroit dans ses passes, dans ses contrôles et dans ses tirs. Mais APG est en confiance, sa reprise de volée parfaite témoigne de son renouveau. Plus discret sur le plan offensif en seconde période, les automatismes avec les trois milieux offensifs se peaufinent. Remplacé par Raffidine Abdullah à la 79e minute qui a pris la place de Cheyrou au milieu de terrain.
_________________ "Tudor n’a aucune raison de l’aligner, ça peut être que mauvais pour lui si Payet est bon" "Anigo: tactiquement il est au dessus de Tudor"
|