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Publié le mardi 14 août 2012 à 07H07
À trois semaines de la fin du mercato, l'avenir de l'effectif reste flou, prendre des points est l'essentiel Les Olympiens sont peut-être apparus limités parce qu'ils n'ont pas battu un promu 3-0, mais, pour l'heure, l'essentiel est ailleurs : faire le gros dos et prendre des points.
Les Olympiens sont peut-être apparus limités parce qu'ils n'ont pas battu un promu 3-0, mais, pour l'heure, l'essentiel est ailleurs : faire le gros dos et prendre des points.
Photo Nicolas Vallauri
Une remarque d'un vieux supporter du CCS, "monté" à Reims en voiture ne manque pas de nous interpeller au lendemain des trois coups du championnat : l'OM compte aujourd'hui autant de points qu'il en comptait la saison dernière mi-septembre, lorsqu'il était dernier après six journées.
Trois points, c'était trois matches nuls face à Sochaux, Auxerre et Saint-Étienne et trois défaites devant Lille, Lyon et Rennes. C'était aussi un effectif incertain, avec Lucho Gonzalez, qui devait partir mais ne partait pas, Gignac qu'on envoyait se caser en Angleterre, pour finalement lui demander de rentrer dare-dare, Mbia qui se pétait le pied et en avait pour trois mois, Nkoulou qui allait prendre trois matches de suspension, Diawara un autre, tandis que Fanni et Azpi multipliaient les bourdes.
Trois points, c'était aussi le total de l'OM après trois journées, il y a deux ans, quand, pour inaugurer son titre, le club avait perdu ses deux premiers matches contre Caen et Valenciennes. Autant dire que la remarque souriante d'André-Pierre Gignac, répondant aux souhaits de Mathieu Valbuena deux jours avant, va tout à fait dans ce sens : se remettre à gagner le premier match, ce n'est pas négligeable.
Gignac, transfiguré
Évidemment, on peut faire dire tout et n'importe quoi aux chiffres. Par exemple, que l'OM a - déjà deux points d'avance sur Montpellier et le PSG. Qu'il sera, cette saison, plus difficile de s'imposer à la maison qu'à l'extérieur, puisque sept équipes ont gagné sur terrain adverse. Et que ça arrange l'OM, qui a laissé trop de plumes au Vélodrome depuis quatre ans. Ou encore que l'OM est devenu imperméable, parce qu'il n'a pas encaissé de but en deux matches la semaine dernière. Mais les faits, le jeu, les sensations, les hommes, comptent aujourd'hui plus que les points dans l'analyse des perspectives d'avenir de l'OM.
Les trois points ont néanmoins un effet plus que mathématique. Ils vont offrir un peu de tranquillité dans le travail à Élie Baup, un a priori favorable dans l'accueil, dimanche au Vélodrome. Et une certaine confiance des joueurs. En leur staff technique (on ne peut vraiment pas dire que Laurent Spinosi ou Christophe Manouvrier ont eu un effet négatif sur le magistral Mandanda ou sur la capacité à enchaîner deux matches en trois jours). Et en eux-mêmes. On aurait ainsi entendu parler de génie si la passe millimétrée et la reprise de volée avaient été l'oeuvre de joueurs étrangers plus médiatiquement cajolés que ne le sont Charles Kaboré et Benoît Cheyrou. Il reste qu'ils ont montré leur talent sur ce coup-là. Et pour beaucoup d'observateurs, habitués à la Ligue 2 au stade Auguste-Delaune, le bagage technique de Nicolas Nkoulou ou Mathieu Valbuena, qu'ils ne voyaient jusqu'alors qu'à la télé, s'est révélé stupéfiant. Et puis, il y a André-Pierre Gignac, transfiguré.
Bref, l'OM est apparu limité parce qu'il n'a pas battu un promu 3-0 et a concédé des occasions qui relativisent sérieusement son imperméabilité passagère. Mais il est, pour l'heure, tellement limité dans son effectif et ses perspectives, qu'il lui faut d'abord faire le gros dos. Dimanche, Élie Baup aura récupéré Morgan Amalfitano. Ensuite, ce sera au tour de Stéphane Mbia. Puis de Loïc Rémy, Leity N'Diaye en septembre, Souleymane Diawara fin septembre-début octobre.
Reste à savoir combien d'autres joueurs et lesquels seront partis d'ici là (Azpi, Mbia, Rémy, A.Ayew ?) et quand, un banc à la profondeur et à l'expérience limitées, feront perdre des points. L'essentiel, pour l'heure, c'est d'en prendre ; et d'avancer, d'avancer. Sans GPS peut-être, mais avec un enthousiasme que l'on avait perdu de vue depuis le début de l'année 2012.
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