Et au contraire
Terry Newton, 31 ans, premier sportif contrôlé positif à l’hormone de croissance, s’est suicidé la semaine dernière en Angleterre.
Dimanche 26 septembre, la police anglaise retrouve Terry Newton, international de rugby à XIII, pendu dans sa maison de Wigan, dans le nord-ouest de l'Angleterre. Newton, 31 ans, père de deux enfants, avait été suspendu en février 2010 pour deux ans, après un contrôle sanguin positif à l'hormone de croissance. Cette substance dopante n'avait jusqu'alors jamais été détectée dans aucun sport. Depuis, Terry Newton était devenu le mouton noir du sport mondial.
Le matin même de son suicide, il avait laissé ces quelques mots sur sa page Facebook : "Je vous aime, mais c'est aujourd'hui la fin." En juin dernier, il avait déclaré dans une interview à la BBC que, s'il avait pu supporter sa suspension lors des premiers mois, il lui était progressivement devenu insupportable de regarder un match à la télévision.
C'est en 2009 que Newton avait commencé à prendre de l'hormone de croissance, à la suite d'une blessure qui l'avait éloigné des terrains. Il jouait alors pour le club des Bradford Bulls, qu'il avait quitté à l'intersaison pour rejoindre le Wakefield Trinity Wildcats. Sélectionné à quinze reprises en équipe d'Angleterre, au poste de pilier, le joueur avait publié en mai dernier un livre autobiographique intitulé Coming Clean ("décrocher" en français), dans lequel il revenait explicitement sur sa prise de produits dopants et sur sa suspension.
C’est un autre joueur de la ligue anglaise de jeu à XIII qui lui avait procuré ses premières doses. Il le rencontrait régulièrement sur le parking d’une stationservice, et celui-ci lui vendait ses doses mensuelles d’hormone pour la somme de 150 livres. Newton s’injectait ensuite ses doses dans le garage de sa maison, celui-là même où il a été retrouvé pendu. Dans son livre, Terry Newton mettait en garde les sportifs contre la prise de produits dopants, et avouait regretter son geste. Il espérait pouvoir un jour ou l’autre rejouer dans la ligue anglaise de rugby à XIII.
Depuis le début de sa suspension, Newton avait pris la gérance d’un pub dans les environs de Wigan, le Ben Jonson (un nom étrange si l’on songe que Ben Johnson était le nom du coureur canadien déchu de son titre de champion olympique du 100 mètres en 1988 à Séoul, après avoir été reconnu coupable de dopage à un stéroïde anabolisant).
Dans son pub, Newton accueillait régulièrement les joueurs des clubs de la région, qui venaient y fêter leurs victoires. L’an passé, le joueur avait perdu sa soeur Leanne, accro à l’héroïne, qui avait succombé à une pneumonie. Newton était depuis lors devenu un grand consommateur d’antidépresseurs. Brian Carney, ancien international de jeu à XIII et ami du joueur, auteur de la préface de Coming Clean, a déclaré à la télévision anglaise que Newton n’avait probablement pas, malgré les apparences, supporté le poids de la honte qui avait suivi sa suspension.
Connexion
FAQ
Rechercher
Aller je me mouille : si deux des trois se présentent aux primaires, je prends ma carte à l'UMP 
