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C’est un meurtre. Un meurtre léger, à petit feu, discret mais un meurtre tout de même. Voilà donc que Marc Wilmots nous annonce triomphalement que sa sélection en mars prochain se fera sans Michy Batshuayi.
Oh, que l’on se rassure, le minibus des Diables passera sans doute par la maison de retraite de Neerpede pour sortir Olivier Deschacht de ses après-midis «sudoku » et mots croisés mais il ne restera malheureusement plus la moindre place de bus pour Michy qui, à la première convocation, aurait pourtant retiré son pyjama de l’OM pour filer jusqu’à Bruxelles à pied.
Un scandale. Une avanie. Ou même – laissons les gants aux jardiniers – une pure et simple connerie. D’autant que la justification de Wilmots porte le même stigmate que sa décision : celui de la bêtise. Pourtant décisif à chacune de ses entrée, Michy ne serait pas sélectionnable en raison de son manque de temps de jeu à Marseille. Pour être Diable, confie Marc, il lui faudra devenir le numéro de l’OM et tout jouer. Et pourquoi ne pas faire aussi la roue ou le poirier, servir à la messe le dimanche ou repasser les chemises de ses coéquipiers ? La plaisanterie a suffisamment duré.
Que disait au demeurant Wilmots quand Origi était en sommeil profond ou que Lukaku prenait des antidépresseurs sur le banc d’un club anglais ? Rien. Il les sélectionnait ! L’explication de Marc ressemble bien davantage à un foutage de gueule en bonne et due forme qu’à une argumentation raisonnée. Sans doute Marc a-t-il un problème personnel avec Michy, peut-être lui reproche-t-il même de ne pas avoir signé à Schalke l’été dernier mais, de grâce, qu’il cesse maintenant de jouer au marchand de sable en tentant d’endormir les gens éveillés !
Michy mérite d’être Diable et Wilmots risque tout bonnement de l’envoyer au Congo à force de lui envoyer des baffes par presse interposée. Courtisé depuis des mois par l’équipe nationale congolaise, Batshuayi a toujours repoussé les séductions et les avances en espérant voir l’horizon des Diables s’ouvrir, ne serait-ce qu’à moitié. Désormais, la nuit et le brouillard sont complets.
Voilà une semaine, son vieux camarade Paulo Mpoku a ouvert la voie au Congo et il ne manque sans doute plus qu’un dernier coup de mitraille de Wilmots pour que Michy le fasse aussi.
Il ne nous restera plus alors qu’à contempler un formidable gâchis.