En phase avec l'analyse de Menes, vu la physionomie des deux matches de prépa :
Autant je ne m'étais pas emmerdé à Lens mercredi, autant la prestation lénifiante de Radès m'a fait retrouver mon oreiller en quelques minutes dimanche soir... Quatre jours après un France-Costa-Rica qui portait en lui les prémices d'un fol espoir (les Bleus allaient-ils enfin jouer au foot ?), on est un peu retombé dans la torpeur et la résignation qui nimbent chaque match des protégés de Domenech depuis maintenant quatre ans et le France-Italie de septembre 2006, dernière prestation en date ayant apporté un peu de plaisir aux supporters de l'EDF.
Oui, cette équipe de France inquiète. A nouveau. J'entends beaucoup parler du statut de remplaçant de Titi, de la façon dont il le vit, de son déclin et tout le tralala. Moi ce qui m'intéresse surtout aujourd'hui, l'interrogation et le principal motif de crainte, c'est la défense centrale. Vous me direz que les latéraux donnent autant confiance qu'un cours de comptabilité de Bernard Madoff (paraît que cette phrase est à la mode), mais il faut être honnête : si Evra et Sagna sont à des années-lumière de leur rendement en club, ils semblent tout de même en mesure de tenir plus ou moins la route (vous remarquerez les précautions de langage) pendant le Mondial.
Non, là où le bât blesse, c'est bel et bien dans l'axe. Abidal ne s'est jamais montré très sécurisant à ce poste et ses erreurs de placement ont déjà coûté cher par le passé. Contre la Tunisie, il s'est de nouveau troué sur l'ouverture pour Ben Khalfallah et si le Valenciennois n'avait pas trop appuyé son décalage pour Jemaa, ça aurait fait 2-0. Quant à Gallas, son manque de vivacité sur le but et à plusieurs reprises par la suite prouvent qu'il est encore loin d'être au point. Et visiblement, il a quitté prématurément l'entraînement ce midi en se touchant le mollet droit. Pas bon signe, sauf peut-être pour Rami...
Alors on fait quoi ? Je le disais dans le post précédent sur les notes, le seul qui me rassure un peu dans ce marasme, c'est Squillaci. Sur la forme du moment et ce qu'il a montré lors de ses entrées en jeu face au Costa-Rica et à la Tunisie, il mérite clairement d'être titulaire. Je vais même plus loin puisque je désosserais carrément l'axe actuel. Pour moi, c'est avec Toulalan que devrait être associé le Sévillan. Le jeu aérien et les capacités de marquage de Squillaci avec le placement et la relance de la Toule, ça me paraît être la solution la plus sécurisante à l'heure actuelle.
Diaby en sentinelle, Gignac en pointe
Au milieu, il n'y a pas à tortiller, il faut que Diaby soit titulaire. Je vous imagine déjà en train de me demander dans les coms : "A la place de Gourcuff ou de Malouda ?" Et c'est là que je vous scotche tous : moi Diaby, je le placerais en sentinelle devant la charnière, dans un rôle similaire à celui de Yaya Touré ou Busquets au Barça. Gourcuff et Malouda pouvant compenser les montées du Gunner le cas échéant (un système qui nécessiterait cependant une entente parfaite entre les trois du milieu).
Enfin devant, il est de plus en plus évident qu'Anelka n'a pas sa place à ce poste d'avant-centre qui ne lui convient pas du tout. En Coupe du Monde, le mec en pointe doit être capable de marquer à tout moment. Nico redescend beaucoup trop et ne marque que rarement. Par défaut, la meilleure option ressemble à Gignac, habitué à jouer seul en pointe avec Toulouse. A moins que Cissé...
Quant à Govou, je ne comprends pas vu ses perfs de la saison avec Lyon et ses prestations fournies lors de ces deux matchs de préparation, pourquoi il jouit encore d'un statut de titulaire. Dans un style différent, la fraîcheur de Valbuena apporterait sans doute plus que ce que fait actuellement le Lyonnais. Globalement, les Bleus ont eu du mal devant et se sont notamment heurtés à un Karim Haggui impérial. L'ancien joueur de Strasbourg a toujours manqué de constance et a souffert de récurrentes sautes de concentration, mais quand il est comme ça, il est injouable.
Quant au système, je suis intimement persuadé que c'est un choix uniquement dicté par le forfait de Lassana Diarra. Sans quoi, on aurait encore bouffé l'indigeste duo de récupérateurs qu'il forme avec Toulalan, as usual. L'animation elle, est un peu meilleure qu'avec l'ancienne formule mais il reste du boulot pour tendre vers plus de fluidité dans les transmissions. Et donc gagner cette demi-seconde d'avance qui crée le déséquilibre et ouvre des brèches dans le bloc adverse.
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