Lucho Gonzalez : « L’équilibre précaire est une fatalité à l’OM » MARSEILLE (BOUCHES-DU-RHÔNE)
Monsieur Titre : les journaux portugais, avec leur sens de la formule, ont trouvé le surnom adéquat à Lucho Gonzalez, 31 ans, transféré à l’OM en juin 2009 et revenu au FC Porto fin janvier pour décrocher un quatrième titre de champion national en cinq saisons. Le créateur argentin livre son sentiment sur l’institution marseillaise.
Son déclin à Marseille « Certains ont fait croire que les problèmes de l’OM étaient de ma faute, alors que c’était tout un groupe qui était désorganisé. Lors de ma deuxième saison, le groupe a perdu son âme, les joueurs se sont réfugiés dans l’individualisme. On a échangé avec le coach, mais il y a des choses que tu peux difficilement modifier : les mentalités, les comportements. Je n’ai jamais perdu l’envie de jouer à l’OM, je n’étais pas malheureux comme on a pu le dire. Mais je ne me sentais plus comme un joueur important pour l’équipe. »
Sa relation avec Deschamps « Gaby (Heinze) et moi avions un lien fort avec le coach. On discutait beaucoup et toujours avec l’objectif de tirer l’OM vers le haut. En juin 2011, Gaby a quitté l’OM, un peu amer. Moi, j’ai vu que je n’échangeais plus grand-chose avec Deschamps, et c’est là que j’ai décidé de partir. Il a refusé de me laisser partir à Arsenal, en août, parce que les conditions n’étaient satisfaisantes ni pour lui ni pour le club — c’était juste une offre de prêt. Je n’ai aucune rancœur envers Didier Deschamps, on a toujours eu une relation franche et honnête. »
Ce qui ne va pas à l’OM « A Porto, dès le début d’une saison, on met déjà en place les bases de la suivante. A Marseille, je n’ai absolument pas vu cela. A Porto, la mentalité est de construire un collectif sur trois, quatre ans. A Marseille, quand je suis arrivé, il y avait un projet similaire, avec un nouvel entraîneur. Les choses n’ont pas tourné comme elles auraient dû, presque tous les joueurs qui participaient à ce renouveau sont partis. Le projet de départ est tombé à l’eau. C’est quelque chose qui arrive souvent dans ce club… L’équilibre précaire est une fatalité à l’OM, on dirait qu’il est inscrit dans les gènes du club. »
Son admiration pour Javier Pastore « Franchement, il réalise une belle première saison. Il a mis 13 buts, et pourtant ce n’est ni un buteur ni un véritable attaquant. Il a beaucoup de pression parce qu’il joue avec l’étiquette J’ai coûté 42 M€. En France, on se trompe sur le concept de joueur phare. Ce n’est pas parce qu’on lui donne tant par mois qu’il doit et va gagner des matchs à lui tout seul. Ils sont très peu dans le monde à pouvoir faire ça aujourd’hui. Javier aime le football par-dessus tout et, comme on l’apprend en Argentine, le fameux toque-toque (NDLR : une touche de balle). On se ressemble un peu, mais lui, il a l’avenir devant lui ! »
Le Parisien
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