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En fin de contrat, Jérémy Morel a préféré rejoindre Lyon malgré une offre de prolongation de l'OM. Explications.
De notre correspondant à Marseille - Son cas va faire moins de bruit que ceux d'André-Pierre Gignac et André Ayew mais il n'en demeure pas moins symptomatique de la situation à l'Olympique de Marseille. Car à l'inverse de ses ex-coéquipiers aux salaires astronomiques, Jérémy Morel était devenu une priorité pour les dirigeants marseillais puisque Marcelo Bielsa avait réclamé sa prolongation de contrat. C'est raté. Le défenseur, qui doit passer la visite médicale aujourd'hui à Lyon, va s'engager pour trois ans avec l'OL. Pour Vincent Labrune, c'est un échec.
Le départ de Jérémy Morel s'est dessiné durant le printemps. Jusqu'au dernier moment, le président de l'OM a cru pouvoir le conserver. Lors du dernier match de la saison, le 23 mai, le club a rendu hommage aux joueurs en fin de contrat, Gignac, Ayew et Fanni mais pas à Morel... Labrune y avait vu un signe positif. Mais il avait mal évalué le dossier. Le joueur, qui ne souhaitait pas s'afficher, avait déjà fait son choix. Et le forcing de Labrune n'a rien changé.
La bonne saison de Jérémy Morel, relancé dans l'axe par Marcelo Bielsa, avait convaincu l'OM de lui proposer une prolongation. Labrune a d'abord transmis une offre de deux années supplémentaires à son défenseur de 31 ans. Devant son refus, le patron marseillais a rajouté une année. Le tout assorti d'un salaire de près de 150 000 euros bruts mensuels. Morel en gagnait moins de 100 000 depuis son arrivée en 2011. Visiblement, l'aspect contractuel n'a pas été décisif dans son choix. Morel a évalué le contexte et son choix est personnel, familial et sportif.
Labrune touché par ce premier échec
Car mine de rien, Morel rejoint le deuxième du championnat qui va disputer la Ligue des champions dans son nouveau stade. Après quatre années difficiles à l'OM durant lesquelles il a souvent été la cible de violentes critiques, devenant à un moment la tête de Turc des supporters, il n'est pas surprenant de le voir plier bagages. Morel, qui s'est toujours comporté en professionnel, a courbé l'échine sans jamais montré de signe de faiblesse. Mais la situation lui pesait. Quitter Marseille sera un soulagement.
Stratégiquement, il a attendu la fin de son contrat pour trouver la meilleure solution car il savait qu'il lui serait délicat de trouver un club qui règlerait un transfert, même modique. L'OL, qui a flairé le bon coup, s'est présenté et il a sauté sur l'occasion. En interne, Morel avait de sérieux appuis comme Christophe Jallet son ami et ancien coéquipier à Lorient. Jean-Michel Aulas en a profité pour réaliser un bon coup à moindre frais au nez et à la barbe de son meilleur ennemi Vincent Labrune.
Pour ce dernier, ce départ est un coup dur. Piqué au vif, le président de l'OM vivrait très mal ce revers. Même si sportivement, l'OM s'en remettra, pour son premier dossier du mercato, Morel lui a échappé. Désormais, pour satisfaire Bielsa, le président olympien va devoir dénicher un défenseur si possible polyvalent ou alors s'attacher les services d'un défenseur central et trouver une doublure pour Benjamin Mendy à gauche. Une mauvaise affaire sur toute la ligne...