Fin de l'histoire entre Conrad et l'AC Arles-Avignon
Être un jour à la tête d'un club de Ligue 1. C'était le rêve avoué de Jean-Marc Conrad. Mais la belle histoire entre le petit patron de presse lorrain et l'ACA a finalement viré à la chronique d'un départ annoncé.
Pour connaître son épilogue, hier : l'ancien président d'Arles-Avignon a annoncé qu'il quittait le club. "J'ai été brutalement révoqué au motif d'avoir eu de bons résultats et de vouloir garder Michel Estevan, expliquait-il, amer, en fin d'après-midi. Il avait été ensuite décidé de me confier la responsabilité du marketing et de la communication. Mais aucune proposition ne m'a été faite."
Une annonce que les nouveaux dirigeants du club se sont refusés à commenter. Le départ de Jean- Marc Conrad était devenu inéluctable depuis le 2 juin, date de l'assemblée générale qui avait vu François Perrot et Marcel Salerno prendre les rênes du club.
Comment, en effet, pouvait-on imaginer l'ancien président se contenter d'un poste de directeur délégué ? Comment cet homme attiré par les "people" et les caméras aurait pu supporter de se retrouver dans l'ombre, après avoir emmené le club au plus haut niveau ?
Un peu comme si Sarkozy quitter la présidence pour devenir porte-parole de l'Élysée.
Impossible, pariaient déjà les observateurs. Les faits leur ont donné raison. Pourtant, il y a encore six mois, tout semblait lui sourire. Jean-Marc Conrad était l'un des symboles de l'insolente réussite du club.
Il a été l'homme de la montée en Ligue 2, celui du rapprochement, aussi vital que précipité, entre Arles et Avignon. Celui, enfin, qui du haut de son fauteuil de président, voyait l'ACA caracoler en tête du championnat. Presque trop beau pour être vrai.
Car, déjà, Conrad agaçait au sein du club. Certains Arlésiens "historiques" lui reprochaient d'être trop "pro-Avignonnais". Parmi les joueurs, il était également loin de faire l'unanimité, et qualifié de "champion des promesses non-tenues".
Il reste actionnaire
Mais les choses se sont gâtées pour de bon en janvier dernier. "C'est à ce moment-là que les actionnaires ont commencé à mettre leur nez dans les comptes, raconte un proche du dossier. Ils se sont aperçus que sa gestion financière était plus que hasardeuse."
Conrad n'aurait pas fait preuve d'une rigueur suffisante, n'anticipant pas sur les coûts qu'impliquent les bons résultats d'un club (primes, revalorisation des salaires des joueurs
). Après s'être fait rappeler à l'ordre par les argentiers du club, il a même rencontré les cadres de l'équipe le 29 avril pour leur annoncer qu'il allait falloir se serrer un peu la ceinture. Le divorce était consommé.
"L'affaire" du contrat d'Estevan l'aura définitivement scellé. Mais Jean-Marc Conrad refuse de croire qu'il a été écarté pour une prétendue mauvaise gestion : "J'ai fait plus 275 000 € de résultat d'exploitation et plus de 1 M€ de trésorerie. J'ai le culte de la gagne, eux non. Peut-être que je suis ce qu'ils auraient voulu être.
"
Même s'il s'en défend, l'ancien président de l'ACA semble aigri. La fâcheuse et légitime impression d'avoir ramé pour les autres, certainement. Son avenir, Jean-Marc Conrad le voit encore dans le football : "Ce que j'ai fait ici, je le referai. Revenir un jour au club ? Vous savez, le plus beau des Rambo, c'était le premier ; après, ça sent toujours le réchauffé
".
L'ancien président reste malgré tout actionnaire du club à hauteur de 6 %. Et, il le promet, "le premier supporter de l'ACA".
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