c'est ca l'effet batigirl
On peut le dire de différente manière, avec une intonation ou des mots différents, mais Jérémy Morel a fait un gros match contre Evian TG samedi soir. Du haut de son mètre soixante-douze, le natif de Lorient a surpris, épaté, convaincu, voire étonné. Car oui, disons le franchement, nous les premiers, nous n’avons, parfois, pas été tendres avec avec le Réunionnais. Il faut dire qu'il donnait régulièrement du grain à moudre à notre moulin, qu'il soit à paroles ou tournant au fil de nos papiers. Sa nouvelle bonne relation avec les supporters, il la vit également sur les réseaux sociaux, avec une communication bien étudiée et soignée. Il tweete plus souvent quand l'équipe gagne, c'est logique, mais son honnêteté plait aux fans. D'ailleurs, il a rarement eu des mots plus hauts que les autres, lui, si proche de Gignac et de Cheyrou. Les trois inséparables d'avant-match.
Florilège des meilleurs tweets de Morel depuis début 2015
Je mesure le chemin entre les sifflets et une ovation, je suis heureux d'avoir fait le boulot proprement avec la victoire au bout... Merci !
— Jérémy Morel (@jmorel15) 1 Février 2015
Je ne peux pas être satisfait au vu de la défaite, mais ça fait chaud au cœur d'avoir été élu olympien du match et de lire vote soutien. #OM
— Jérémy Morel (@jmorel15) 26 Janvier 2015
Heureux d'avoir relancé la machine en 2015. C'était pas parfait loin de là, par contre c'est une victoire qui comptera à la fin. Au boulot.
— Jérémy Morel (@jmorel15) 19 Janvier 2015
Même le Vélodrome lui a rendu hommage, lors d'une montée rageuse en seconde période. Les supporters ont scandé son nom. Comme quoi, tout arrive. "Il y a toujours eu mon nom qui résonnait dans le Vélodrome, là c'est différent, c'est toujours mieux quand ça se passe comme ça", reconnaissait-il après coup. Il faut dire qu'au milieu d'un match moribond, sa volonté et sa fraîcheur physique tranchaient nettement. Sur son axe gauche de la défense centrale, il a défendu debout, a rattrapé les erreurs de Fanni, compensé quand Mendy était mal replacé, il a même mis un coup de tête sur corner qui aurait mérité meilleur sort. Un match plein en somme, tout comme sa saison. Avec 15/20 pour Le Phocéen, 6.7/10 pour La Provence et 7/10 pour L'Équipe, les notes étaient évidemment bonnes ce dimanche matin.
Avec 23 ballons gagnés durant le match samedi, il est celui qui a ratissé le plus, loin devant Mendy et Fanni, avec 15 grattages de balles. À Nice, il était déjà largement devant avec 20 unités. Certains grognons diront que ce n'était qu'Evian TG en face, mais il n'empêche, dans le marasme ambiant actuellement au niveau du jeu, cette lueur fait plaisir à voir et tire l'équipe vers le haut. "Je prends énormément de plaisir à ce poste, mais c'est un collectif, et à partir du moment où tout le monde se sent concerné, c'est plus facile" dit-il. La petite pique finale ne fait pas de bruit, mais elle met en perspective le début d'année 2015 poussif de l'équipe, où certains se sont vus trop vite trop haut, oubliant les fondamentaux d'un sport collectif.
Son match en stats
Ballons joués Gagnés Perdus Passes réussis Tir/cadré
93 23 14 89% 1/0
S'il assure sur le terrain, c'est en coulisse que ça va se jouer dans les prochaines semaines. En fin de contrat - comme Ayew, Gignac et Fanni - Morel est celui qui a le plus de chance de prolonger son aventure olympienne. Son salaire raisonnable, sa bonne intégration dans l'équipe et la confiance de Bielsa sont autant d'arguments pour que son bail, commencé en 2011, s'étende prochainement, alors qu'il aura 31 ans en avril. Un joueur de devoir dont tous les clubs ont besoin, et comme le mercato estival risque d'être agité, un pilier du vestiaire qui prolonge n'est jamais de trop. Labrune l'a compris très tôt et agit en conséquence.
Place dorénavant au prochain match, à Rennes samedi, où il sera, selon toutes vraisemblances, associé à Nicolas Nkoulou, de retour de la CAN. On espère que le Camerounais aura digéré sa déception de ne pas avoir passé le premier tour et qu'il saura se ré-acclimater très vite. "On verra avec le coach, ce n'est pas moi qui fais l'équipe. Pour le bien de l'équipe, c'est bon d'avoir de la concurrence comme ça" éludait Morel après match, sourire aux lèvres. Bielsa, pas fou, sait très bien qu'il pourra compter sur lui à Rennes samedi.